Je ne suis qu’un chien d’hiver dans les artères/ D’une ville outrée et étriquée/ J’erre sous la lune pâle et puis trop ronde/ Et parmi les poubelles, je balafre la routine/ De ces piètres sourires de Joconde/ Me dégoupille comme un soleil/ Sous l’ombre cécitante de leur honte/ Irritant, je demande une pièce/ Hé mec, t’as pas une pièce ?
Si je meurs demain, la ville perd en culpabilité/ Parfois, par la lune, je me sens habité/ Et dans mon dos le mur et ses aspérités/ Font comme des cratères/ J’embrasse ma carrière et puis c’est tout/ Me parle pas de regard en arrière/ En parler serait une barrière/ Et je n’ai rien d’un porte bannière/ Je ne suis que moi :Moins qu’un clodo ou peut-être plus/ Depuis des mois j’ai des taureaux la veine lutte
Mais nique sa mère, j’ai de l’air pur et de la vinasse/ Foutu climat, c’est quoi ce brouillard ?/ Je n’y lis pas ma perte de repère/ Je cherche un homme dans la tempête/ Bordel, j’agite ma lanterne…/ Pff, rien que des rats, il se fait tard/ Milles étoiles feront un toit pour titan/ Fais le bilan de ton taf, de ta journée/ Dans ton pav’, tout les soirs/ J’ai goûté au dédain, nom d’adieu.../ Car les tiens seront morts demain/Ou bientôt, toi avec…bientôt
Et j’aurais vécu mes vaines quêtes !/ Droit, en viking /Soit, empirique/ Mets tes mots sur ma lune si ça t’amuse/ Mais ôte toi de mon soleil/ Ou file une pièce, inhumaine/ Comme le chien que je suis/ Comme la nuit que j’habite/ Faisant fi des semaines lorsque la ville sommeille/ Car je ne suis que moi moins qu’un clodo ou peut-être plus/ Car je ne suis qu’une comète, rien qu’un clin d’œil perdu…