1. |
Diogène
02:36
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Je ne suis qu’un chien d’hiver dans les artères/ D’une ville outrée et étriquée/ J’erre sous la lune pâle et puis trop ronde/ Et parmi les poubelles, je balafre la routine/ De ces piètres sourires de Joconde/ Me dégoupille comme un soleil/ Sous l’ombre cécitante de leur honte/ Irritant, je demande une pièce/ Hé mec, t’as pas une pièce ?
Si je meurs demain, la ville perd en culpabilité/ Parfois, par la lune, je me sens habité/ Et dans mon dos le mur et ses aspérités/ Font comme des cratères/ J’embrasse ma carrière et puis c’est tout/ Me parle pas de regard en arrière/ En parler serait une barrière/ Et je n’ai rien d’un porte bannière/ Je ne suis que moi :Moins qu’un clodo ou peut-être plus/ Depuis des mois j’ai des taureaux la veine lutte
Mais nique sa mère, j’ai de l’air pur et de la vinasse/ Foutu climat, c’est quoi ce brouillard ?/ Je n’y lis pas ma perte de repère/ Je cherche un homme dans la tempête/ Bordel, j’agite ma lanterne…/ Pff, rien que des rats, il se fait tard/ Milles étoiles feront un toit pour titan/ Fais le bilan de ton taf, de ta journée/ Dans ton pav’, tout les soirs/ J’ai goûté au dédain, nom d’adieu.../ Car les tiens seront morts demain/Ou bientôt, toi avec…bientôt
Et j’aurais vécu mes vaines quêtes !/ Droit, en viking /Soit, empirique/ Mets tes mots sur ma lune si ça t’amuse/ Mais ôte toi de mon soleil/ Ou file une pièce, inhumaine/ Comme le chien que je suis/ Comme la nuit que j’habite/ Faisant fi des semaines lorsque la ville sommeille/ Car je ne suis que moi moins qu’un clodo ou peut-être plus/ Car je ne suis qu’une comète, rien qu’un clin d’œil perdu…
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2. |
Orphée
04:38
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Je sors : grand soleil/ Beaucoup d’espace et presque…/ De l’espoir/ Waouh. Quel exploit…/ Tu parle épaisse moiteur/ Une espèce de poix/ Recouvre les heures/ Ou serait-ce mon cœur qui balafre l’horizon ?/ Y creuse une prison ou il pourrait déposer ma raison ?/
Le ciel est trop bas sur le quai de cette gare/ Y’a comme un parfum d’hiver dans le sirocco/ Pas de ceux qui s’y opposent/ Puisque l’âme s’y superpose/ Larcins divers/ Crimes ordinaires/ Cimes interdites/ Mornes tonnerres/ Puisque oui, l’enfer grise…/ Mais ce n’est que la terre
Jeune nihiliste, beau cliché !/ Comme si c’était un choix/ Tuer le temps le dépecer/ Pour y trouver un sens/ J’ai pesé ma décision:/ Le monde est mieux exsangue et absent/ Triste leçon et ça s’apprends sans professeur/ L’arôme des heurts me fait envie/ Vaut bien l’odeur du vide/ Mais je leur préfère de loin la clameur des vies
Elles sont brouillonnes et inaudibles/ Pourtant bouillonnent/ On les soupçonnent parfois sous rhum ou autre liquide/ D’un chien heureux la course/ D’une femme les belles courbes/ De ce clochard qui perd tout/ Extraire des perles lourdes comme des peines/ Oui, persister jusqu’à ce que sous la voûte ébène/ Enfin tout s’éteigne…
Refrain :
Dédiés à ceux perdus dans leur tête/ Les connards sont des individus/ Les blessures demeurent vaines/ Pas de sonar nous sommes bien divisibles/ Oui, nous sommes d’autres ethnies…/ L’affable de vos dires/ L’infâme du vaudou/ Mêmes poupées autres aiguilles
Superposer des images à la réalité/ A force d’écrire je vais arrêter de penser/ Vivre comme dans un mirage…/ J’ai l’air bizarre, disparaît dans le métissage/ Des sensations éparses/ Oui, je m’ennui/ Donne des noms aux nuages/ Et nos parents faisaient pareil…
Le monde est moins papier que paperasse/ Logique que les poètes y soient en manque d’espace/ Et suis-je seulement l’un deux ?/ Je me lève le lundi/ Livre ma lenteur sur l’autel du temps railleur/ Épouser ses rêves ?/ Tout ça pour finir veuf ?/ J’ai préféré les émousser/ Merde pour la terre neuve j’ai un retard de cinq siècles/ Qu’on me regarde comme à Vincennes ?/ Moi, ça m’ira… / Immobile qu’on ne s’inquiète :Frankenstein s’animera !/ Offrez-lui un peu de vin et vous verrez l’histoire colle bien/ Sauf qu’il n’est pas une œuvre mais que peut-être il la contient
Et puis bon, vivre ça coûte combien ?/ Faire le repérage/ Payer le péage/ Et prendre rendez-vous/ Toujours l’infinitif, ouais, fanges et grands écrous/ Un cri qui siffle comme une balle/ Viendrait distraire mon néant/ M’extraire de ce segment si bien tracé/ Après tout on ne sait jamais/ Puisque les jours se répètent, qu’on se rappelle/ Des Ménades…Et puis d’Orphée
Refrain
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3. |
Arès
04:30
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Au commencement je m'ennuyais/ Et puis Zeus créa les hommes/ Et les hommes aimèrent les sommes/ Et les égos devinrent énormes/ Et ces sots créèrent des villes obscènes/ Aux airs de bulldozers/ Labyrinthes de coupes-gorges/ Ou de frêles assassins s'improvisent minotaure/ Il faut tordre vos songes vers les sous-sols/ Allez, juste un petit effort et vous voilà devenu/ Un fil d’Ariane pour figer le temps/ Dans un éclair de violence étouffante/ Comme les nuits denses et moites/ Les ombres s'étranglent sous les immeubles et moi/ Je frémis d'impatience et lâche mes chiens/ Pour un rien, par politesse/ Pour une règle pour le bien/ Pourvu qu'un idiot pense un peu fort son ignorance/ De petit, j'ai grandi dans les poches des cœurs/ Sous l'écorce des mœurs/ Tout au fond de l'innocence/ Dans les questions inoffensives/ D'un jeune russe authentique/ Qui cueille un pou dans un songe/ Et qu'est-ce qu'un pou, après tout/ Pour un Napoléon ?
Refrain :
Humains...Vous avez les nerfs plein de guerre/ Et les veines pleines de fers/ Je vois...des volcans dans vos têtes/ De la violence dans vos cernes/ Des croix oranges qui obsèdent vos semblables/ Et des promesses de soirs/ Grands comme les enfers/ Plein de déments qu'on enferme/ Et toi...Toi qui aime ta femme/ Qui est fou de ses enfants/ Toi...N'oublie pas...Tu es moi !/ N'oublie pas...
Salut à vous/ Arès du fond des âges vous dois quelques mauvais présages/ Oh, faîtes semblant de me haïr/ J'obsède votre race comme le sang sur la neige/ Des autels en mon nom gisent/ Dans les catacombes, dans les ruines insignes de Troyes/ Sous le Paris de la Saint-Barthélemy/ Dans les croix, dans les bois/ Sous les toits, dans ton cœur à toi/ Hâte toi d'acheter la vie d'un autre, de te vautrer/ Dans la poussière avide des villes assises entre deux haines/ Je n'aime que les mercenaires/ La science progresse, un peu de pinard, oubli de capote/ Et miracle :J'en ai sept milliards/ Vous m'aimez, et je vous le rends bien/ Allez dansons ensemble/ Sans musique, sans rien qu'un vent de cendre et de sang/ Et quand Zeus me dit/ "Arès, putain allez, arrête !"/ Je m’exécute, et sa mère/ Les humains font pareil
Refrain
Je suis dans la beauté d'Hélène/ Dans son regard et ses lèvres/ Dans le calme de vos rêves/ Ou doucement, tout doucement/ Un poignard s'élève/ Je me tiens dans vos défaites/ Souriant aux cloches des peut-êtres qui s'enclenchent/ Dans les douleurs les plus vaines, les plus bêtes/ En germe chez les pré pubères/ En terre avec les morts et les remords des non-dits/ Dans ces choses qu'on oublie mais qu'on sait/ Je suis dans une remarque banale/ A un homme fatigué/ Dans une mascarade naïvement débusquée/ Dans cette goutte de trop qui fait éclater la bouteille/ Je suis dans la solitude/ Dans l'étude de soi-même qui amène/ Dans des dunes enfumées/ Pourvu qu'un enculé brûle trop près de ton soleil/ Et au fait, je suis dans l'étranger/ J'ai planté mon étendard entre vos dents offertes hors du fourreau/ Et dans l'âge, ses barrières/ Dans les villes, ces grandes plages sans tanières/ A rendre barj'/ Dans les cimes qu'on atteint pas/ Dans les signes qu'elle n'entend pas/ Dans les "si" qu'on attend plus/ Dans l'estime.../ Que tu te portes ou ne te supportes pas
Refrain
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4. |
Héphaïstos
03:00
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Jeté tout jeune du toit du monde/ J'ai du jaillir par moi même /Oui, je me suis ressuscité/ Plus question de supplier ces enculés du mont Olympe/ Acculé au fond des limbes/ J'ai percé la croûte terrestre/ D'une lave enchanteresse :Un mollard brûlant dans la gueule du destin/ Un grand hommage fumant aux braises éteintes que je devais être/ C'est le vrai sens de tout mes textes/ Je le jure :Tout est vrai !/ J'étais qu'un gosse infirme/J'avais rien et j'ai rêvé/ Juste une prose infime/ Qui éclata infinie en volcans innombrables/ Vois comme je brûle aujourd'hui !
Que le monde me frustre/ Que ma forge s'use/ Moi j'engorge leurs rues de mon magma/ Mon torse pulse, mon corps s'épure/ Le décor s'est tu !/ Et j'existe enfin tout seul moins créature que jamais/ Et je n'admets que mon refus/ Que je sois damné, j'irais faner leurs fleurs/ En ferait des forêts aux cimes olympiennes/ Je ferais jaillir d'un lopin de terre cents-milles geysers/ Pour arroser le monde de mon sang oublié/ Et le sens dépouillé, ma prestance éprouvée/ J'irais railler les dieux/ Ouais, leur brailler que je suis vivant/ Que mon brasier reste vibrant !
Tant que je pourrais créer ils pourront rêver de mon repos/ Le monde repose sur ce que j'en fais/ Pas sur les longues épaules de ce con d'Atlas/ Allez, vivement qu'on tabasse nos certitudes à coup de marteau/ Que fonde la glace, que tombent les masques qu'on amasse/ Mon frère prends un pinceau, embrasse une femme et bâtis toi/ Remplace la trame qu'on t'affilia/ Par une passade magistrale/ Je te parle de toi :Oublie l'enchanteur rien n'est magique bro/ Tout le monde peut être Héphaïstos/ Donc mises tout sur toi-même/ Haït tes maîtres, je te jure t'aimeras tes proches/ Crée toute la nuit même sous un porche/ Même du vide plein les poches
Oui, Lucifer s'en bat les couilles/ Dans nos cimetières y'aura que des mouches/ Mais quand tu veux tout tes repas ont le goût de la Cène/ Nique nos regards doux-amers/ Allons baiser parmi les flammes/ Soyons pressés que ça ne finisse pas/ Croyons hébétés que l'infini grave nos étreintes sur son disque illisible/ Qu'importe si les teintes de l'autre restent grises à nos regards/ Vivons épris de nos retards/ Car l'aube éclate nos décalages en kaléidoscope/ L'âme est au pilote enfin restituée, ça faisait un bail/ Ouais, ça caille mais matte l'aurore boréale.../ Les individus valent mieux que les Dieux/ On est plus fort :L'opéra ? C'est nous !/ L'écriture, les chorégraphes ? C'est nous !/ Le rock et le rap ? C'est nous !/ Allez, une dernière fois, un mythe Grec/ Pour saigner les seigneurs d'une mixtape épithète de ce que je ne serais pas/ Je me forge un coeur dans le magma/ Hé Zeus ? Ta gueule, matte ça !/ Tu seras mort avant moi/ Car j'écris des angoisses, que tu vomis des esclaves...
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